La sagesse de l’amour, Alain Finkielkraut
Les philosophes et les écrivains parlent d’amour. Ils tentent même de le décrypter. Qu’est-ce qui fait qu’on aime ? Est-ce que cela vient de moi ou de l’autre ? Qu’est-ce qui en l’autre attire l’amour ?
Base de réflexion pour vos vœux ou pour une lecture de cérémonie, à vous de choisir ! Vous saurez comment utiliser cet extrait de La sagesse de l’amour de Finkielkraut autour de l’énigme de l’Autre !
« Je t’aime.
Toi ? Tes mérites ? L’éclat de ton sourire ? La grâce de ta silhouette ? Ta fragilité ? Ton caractère ? Tes hauts faits ou le seul fait, miraculeux, de ton existence ?
« On n’aime jamais les personnes, mais seulement les qualités, affirme Pascal. Celui qui aime quelqu’un à cause de sa beauté l’aime-t-il ? Non, car la petite vérole qui tuera la beauté sans tuer la personne fera qu’il ne l’aimera plus ».
Selon Hegel, au contraire, aimer c’est attribuer une valeur positive à l’être même de celui qu’on aime indépendamment de ses actes ou de ses propriétés singulières et périssables.
Proust apporte une contribution inédite à ce vénérable débat, en donnant tort à tout le monde. L’amour ne s’adresse ni à la personne ni à la particularité, il vise l’énigme de l’Autre, sa distance, son incognito, cette façon qu’il a de ne jamais être de plain-pied avec moi, même dans nos moments les plus intimes. »
La sagesse de l’amour, Alain Finkielkraut